Sonja. Emmanuel QUENTIN.
Largage.
Chute.
Complications.
Quelques
minutes seulement après s'être harnachée dans
le module qui devait l'amener sur le site archéologique
de Cruvire, Sonja Dermille comprit que son évaluation
était compromise avant même d'avoir débuté. Alors
qu'on lui avait assuré que tout se passerait à merveille
– météo OK, Zone d'atterrissage OK, équipement OK, équipe
au sol OK – et que tous les voyants étaient au vert,
les éléments se chargèrent de lui prouver le contraire.
Cinq
minutes environ avant l'appontage, tandis que
la capsule traçait une ligne lumineuse dans le silence
ouaté de la nuit noire, une tempête de glace se déchaîna
subitement. Cela aurait pu se révéler sans conséquence
si les conditions extrêmes et exceptionnelles de cette
manifestation climatique n'avaient pas gelé les volets
directionnels de l'appareil, l'empêchant de se poser
à l'endroit prévu. Trop chahutée pour arriver à coordonner
ses mouvements, Sonja renonça à passer en manuel. Elle ferma les yeux, pria des dieux auxquels elle ne croyait pas pour que les ballons gonflables parviennent à se déployer avant l'impact ; ce qu'ils firent, avec ou sans intervention divine, l'appareil valdinguant dans une succession de rebonds aléatoires et violents.
Se
remettre de ses émotions ne fut pas chose facile.
Durant de longues minutes, tout mouvement lui fut impossible
tant elle était nouée. Soumise à cette immobilité forcée,
elle tenta de contacter l'équipe du site de fouilles
censée la réceptionner. Seul le silence se fit
l'écho de ses paroles, extirpées de haute lutte à la
puissante main invisible comprimant sa poitrine.
Au-dehors,
le vent mugissait comme une bête à l'agonie crachant
des éclats de givre sur le hublot impassible de la capsule
qui, harcelée par une telle force, aurait dû tanguer
encore et encore. Mais l'engin,
ne bougeait pas, il était comme figé sur un sol complaisant.
Une
nouvelle salve de panique rua dans les veines de Sonja,
mais au lieu de s'abandonner à elle, l'étudiante prit
appui sur cette énergie brute pour mieux s'en dédouaner. Avec empressement, elle repoussa
les connecteurs ombilicaux raccordés à sa combinaison
comme s'il s'agissait d'un nid de serpents, avant de
les détacher enfin. Fébrile sur ses jambes, elle se
releva et enclencha la procédure d'ouverture de la porte
d'une main tremblante, laissant ainsi toute latitude
au vent tonitruant et à d'épais morceaux de glace, ronds
comme des poings fermés, de s'insinuer dans l'habitacle.
L'avertissement était on ne peut plus clair. Sortir
revenait à s'exposer à un danger sans nom. Mais avec un oxygène limité, Sonja ne se sentait pas d'humeur à prendre les paris sur la durée de la tempête.
Une
dernière fois, elle réitéra ses appels auprès du site.
Sans succès.
Alors, tant bien que mal – plutôt mal que bien – Sonja s'extirpa de la capsule et s'abandonna à une glissade le long de la paroi. L'image de descentes sur les longs et tortueux toboggans aquatiques de Mermize, ville balnéaire du continent Coserain, sur Foasis IV, s'invita dans son esprit.
L'eau
ne l'attendait pas ici, pas sous sa forme liquide en
tout cas. Car c'est sur un sol dur, lisse et blanc que
la jeune archéologue s'échoua. Sur la mer gelée de Desténil,
à environ huit heures de marche des fouilles. Autant
dire une éternité.
Sonja, point minuscule sur une immense
étendue de glace, peinait à suivre la ligne jaune que
son casque dessinait sur le sol dans cette nuit torturée,
soumise à la loi d'un vent enragé et glacé. Elle s'était
mise en route après avoir consulté la carte sur le moniteur
de son avant-bras et déterminé l'itinéraire le plus
court pour rejoindre le site de Cruvire.
Consciente
de la longueur et de la difficulté du trajet à venir,
elle puisa dans ses souvenirs pour s'occuper l'esprit,
le détacher autant que possible de la tourmente environnante.
Elle se nourrit de sa colère à l'encontre de Sandrone,
ce sale petit bâtard qui avait eu la bonne idée de la
planter la veille de leur départ respectif. À elle la
glace de Cruvire, à lui le sable du désert de Médénas.
Comment lui avait-il dit déjà ? On ne va pas se voir
avant longtemps et nous aurions tort de ne pas céder
à la tentation si tentation il doit y avoir. Nous ne
nous étions rien promis de toute manière et... bref,
je pense qu'il vaut mieux que nous en restions là. Il
sera toujours temps de juger à notre retour si nous
nous sommes manqués. Pathétique de médiocrité.
Elle
l'imagina marchant dans un désert de sable, harassé
par une chaleur caniculaire. Elle le vit tituber, s’effondrer
et se soumettre aux rayons d'un soleil plus glorieux
que lui. Elle dégusta ce spectacle, se le repassa mentalement,
encore et encore, au point de rire dans l'espace confiné
de son casque, nervosité et amertume mêlées.
Mais
très vite, forcément, la réalité se rappela à Sonja.
La jeune femme s'enferma dans une solitude ponctuée
par la répétition de gestes et de pensées, une parenthèse
de temps aux allures de boucle interminable.
Lors
de ces cycles, espoir et abattement alternaient selon
des règles imperceptibles et indéfinissables, chaque
voie de réflexion pouvant en effet nourrir et l'un et
l'autre.
Les
chiffres s'égrenant à l'envers sur le moniteur de Sonja étaient la preuve tangible que ses pas, si lents et lourds soient-ils, la rapprochaient inexorablement de son but. Les dents en acier sous ses semelles lui permettaient de lutter contre le vent de face. Celles-ci
se coinçaient parfois dans la glace mais, sans elles,
elle aurait été emportée, aurait roulé sur des kilomètres
et des kilomètres, pour finir gelée aux confins de la
mer de Desténil.
Même
quand elle progressait, quand il lui semblait avoir
trouvé un rythme satisfaisant, 1,2,3,4... 1,2,3,4...
la montagne, loin devant, la montagne qu'il lui faudrait
gravir, se rappelait à ses bons et mauvais souvenirs,
au prix d'une dualité permanente. Une dualité dans l'effort,
entre certitude de mourir et conviction d'en réchapper,
sans demi-mesure. Il n'y avait pas d'entre deux ici,
juste des concepts s'ébattant en elle dans l'illusion
d'une absolue clairvoyance, plutôt proche du délire
: le dehors et le dedans, le vide et le plein, la chair
et le décharné, la parole et le silence. Et ce froid,
tout autour d'elle qu'une simple projection mentale
lui permettait presque de sentir.
Bien
des fois, elle faillit céder, s'écrouler au sol pour
ne plus se relever et faire de la glace son linceul.
À deux reprises, consciente d'être au bord du renoncement,
elle dut avoir recours à une injection de stimulants
dilués dans l'eau recyclée de son urine.
Puis
elle aperçut l'ombre des montagnes devant elle. De manière
si fugace d'abord – le contour épineux d'un sommet dévoilé
dans l'éclat de la neige, ombre noire minérale sur le
fond bleu sombre de la nuit – qu'elle pensa avoir été
victime d'un mirage nourri par l'espoir d'en finir avec
son odyssée.
Son
moniteur lui confirma la présence des montagnes à un
peu plus d'un kilomètre. Elle ne s'arrêta pas, s'arrêter
c'était mourir. Elle ne courut pas non plus mais garda
un rythme régulier – seulement entrecoupé par des rafales
de vent pernicieuses – jusqu'à les atteindre enfin.
La
Chaîne des Cruvire marquait la limite avec la mer de
Desténil. Au-delà les massifs montagneux, se trouvaient
les Terres Pauvres, nommées ainsi en raison de leur
absence totale de signe de vie passée. C'était là tout
le mystère de cette planète. La seule trace d'une civilisation
répertoriée à ce jour se situait sur le site de Cruvire
où les pionniers avaient débusqué un unique sanctuaire,
malheureusement impénétrable. Les archéologues successifs
avaient tout essayé, des méthodes d'observation les
plus anciennes aux plus récentes, sans succès. Cruvire
ne voulait pas parler. L'idée de creuser un souterrain
pour pénétrer dans le temple avait été écartée aussi
vite qu'elle était apparue. La surface du site était
trop instable. À tout moment, le monument pouvait s'écrouler
et emporter ses secrets avec lui. Non, quelqu'un, un
jour, déchiffrerait les inscriptions sur son frontispice,
parviendrait à entrer et qui sait alors, à quelles merveilles,
à quelles révélations les hommes devraient faire face...
C'était
étrange pour Sonja de penser à cela maintenant alors
qu'elle était à la fois si proche et si loin de sa destination.
Le
terrain se révéla favorable à son ascension. Le flanc
de la montagne ne manquait pas de prises : des arêtes
de pierre saillantes, anguleuses, parfois coupantes,
parfois rondes et lisses sur leur extrémité. Sonja privilégia
ces dernières pour grimper, étirant son corps au maximum
quand cela s'avérait nécessaire. Elle redoubla de prudence
et reprit son souffle entre chaque palier, s’immisçant
entre deux bourrasques dès lors que c'était possible.
Le temps, encore, lui parut si long.
Elle
parvint un peu plus tard sur le premier plateau, lieu
prévu de son atterrissage. Épuisée, essoufflée, Sonja
se laissa tomber à quatre pattes. L'émotion aussi bien
que ses nerfs mis à rude épreuve lui tirèrent des larmes
de joie. Elle avait réussi ! Contre toutes ses attentes,
elle avait réussi !
Elle
finit par se relever, titubante, luttant contre l'envie
de s'essuyer les yeux. Elle traversa le large cercle
dessiné au sol, délimité par des balises lumineuses
clignotantes, des containers, des sondes lasers et des
câbles, avant d'emprunter l'ascenseur en face d'elle.
Elle allait enfin rejoindre le reste de l'équipe. Ils
devaient l'attendre dans les baraquements suspendus
à flanc de paroi.
Lors
de sa descente, elle voulut observer le temple de Cruvire,
en contrebas, sur le versant opposé, mais toutes les
lumières étaient éteintes et la nuit bien trop noire
pour y parvenir. Peu importait, elle le verrait le lendemain, après avoir raconté son incroyable et inquiétante aventure à ses collègues. Après s'être délestée d'un trop-plein d'émotions.
Sonja
ne put partager son expérience avec personne.
Ils
avaient tous disparu.
Elle
ne s'en rendit compte qu'à la fin du processus de pressurisation.
Lumières, chauffages, holos et autres moniteurs fonctionnaient
mais l'ensemble des six unités qu'elle passa en revue
– laboratoires, dortoirs, cuisine, espaces communs –
reliées entre elles par des tubulaires à propulsion
lente étaient désertes. Personne n'avait laissé de message
à son intention, pas même dans le carnet de bord qu'elle
consulta sur l'une des bornes d'échange standard. Exténuée, dans l'incapacité la plus totale de rationaliser les derniers événements, Sonja se coucha finalement sur la première couchette venue. Elle s'y endormit au
bout de quelques secondes seulement, sombrant dans un
sommeil aussi profond et absolu que le mystère s'activant
en ce moment même derrière les murs du temple de Cruvire.
L'odeur aigre de sa transpiration, portant
en elle les affres de son périple nocturne, la réveilla
quelques heures plus tard. Difficile de dire s'il faisait
encore nuit ou si le jour s'était levé derrière le tapis
de nuages sombres tourbillonnant au-dessus d'elle. Loin
de se résigner ou de céder à une panique larmoyante
et plaintive, Sonja évalua sa situation, bien décidée
à faire face. Elle adressa un rapport à l'Académie, consulta l'historique des entrées et sorties de l'ascenseur externe, puis celles des plasmasphères permettant d'accéder au site. Hormis son propre passage un peu plus tôt, personne
ne s'était rendu sur la zone d'atterrissage ces derniers
jours. En revanche, quinze heures plus tôt, les sept
membres de l'équipe avaient emprunté les modules pour
rejoindre le temple. Qu'avait-il pu se passer pour les
obliger à sortir au point de braver les procédures d'usage
?
Elle avait
compris avant même de finir de se poser la question.
La réponse se trouvait dans sa combinaison. Sonja vérifia
par acquit de conscience, mais elle ne doutait pas de
son raisonnement. C'était là, écrit en vert sur noir.
Le départ de l'équipe coïncidait à quelques secondes
près avec le début de la tempête que personne n'avait
anticipée. Pour une raison ou pour une autre, ils avaient
été dans l'obligation de quitter les baraquements. Un
rapport avec la stabilité de l'ensemble de la structure,
peut-être, mais aucun élément dans la base ne faisait
mention d'un tel risque. Alors quoi ? Avaient-ils trouvé
le moyen de pénétrer à l'intérieur du temple ? Et pourquoi
n'avaient-ils pas... L'éclairage, bien sûr.
Sonja tâtonna quelques instants avec le tableau de bord de la station, légèrement
différent de celui sur lequel elle s'était fait la main en phase de simulation. Elle alluma le temple
de Cruvire, puis vint se coller à la paroi de verre pour l'observer.
Il
était là, tel qu'elle l'avait vu tant de fois sur des
représentations holos. Si semblable et tellement différent
sous cette dimension brute et authentique. Si imposant
et si fragile, aussi. Érigé sur un sol instable, il
donnait l'impression de pouvoir basculer en arrière
à tout instant, alors qu'en réalité il n'avait pas bougé
depuis des années. On l'avait trouvé ainsi, un siècle
plus tôt. À l'origine, il avait été creusé à même la
roche mais un éboulement avait eu raison de la paroi
et l'avait isolé du reste de la montagne en emportant
une partie de la toiture et du fronton. La façade était
encore en très bon état. Le double cercle de pierre
gravé de signes énigmatiques qui en verrouillait l'accès
fascinait presque autant par son éclat que par l'aura
du secret dont il était le dépositaire. Cela ne se voyait
pas de là où se tenait Sonja, mais ses deux couronnes
ainsi que les deux frises verticales aux extrémités
du temple étaient constellées de microscopiques orifices
noirs de dimensions identiques. Nul ne savait s'ils
possédaient une signification propre ou s'ils n'étaient
en réalité que l'illustration d'une usure naturelle.
Mais en ce cas, pourquoi la neige qui se nichait partout
ailleurs sur l'édifice ne parvenait-elle pas à les combler
?
Sonja aurait
tant aimé aborder toutes ces questions avec les archéologues,
échanger avec eux sur le mystérieux sanctuaire de Cruvire.
Au fond d'elle-même, elle ne pouvait le nier, vanité
des vanités, elle espérait aussi être à l'origine d'une
découverte capitale.
Seulement,
ses priorités avaient changé de nature. Il lui fallait
maintenant comprendre ce qui s'était passé ici. Et il
n'y avait qu'une façon d'y parvenir : en retraçant le
parcours de l'équipe disparue.
Elle les trouva rapidement.
Les
corps étaient allongés à même le sol, sur le plateau
d'une excroissance rocheuse, en contrebas du temple.
Gelés et en partie recouverts de neige. Si elle fut
effrayée et abattue par ce triste spectacle, elle le
fut d'autant plus par les stèles oblongues, telles des
dents d'ivoire érodées, disposées au-dessus de leur
tête en partie recouvertes de neige. Des signes identiques
à ceux figurant sur la façade du sanctuaire étaient
gravés sur ces sépultures. Sonja compta les corps une
première, une deuxième, puis une troisième fois. Sept.
Sept cadavres jonchaient bien le sol chaotique. La jeune
femme étouffa un cri lorsque l'évidence la frappa de
plein fouet : quelqu'un, entre la veille et aujourd'hui,
avait érigé ces pierres tombales destinées aux défunts.
Ce quelqu'un les avait peut-être même tués...
Paniquée,
Sonja, remonta en courant en direction d'une plasmasphère,
mais tandis qu'elle passait devant le temple, le sol
se mit à trembler, faiblement d'abord, puis de plus
en plus fort, sans discontinuer. Un vent tonitruant,
matérialisé par une écharpe de neige, virevoltant dans
les airs comme le fanion d'un enfant courant en tous
sens, enveloppa Sonja, petit à petit, l'intimant à ne
plus bouger. Statufiée, l'étudiante pleura son désespoir,
implora qu'on la laisse tranquille. Elle ne voulait
pas mourir, pas ici, pas comme ça.
– Non ! hurla-t-elle en direction du temple toujours aussi
imposant et magnifique dans l'éclat des lumières artificielles.
Le
cri se noya dans le tumulte, mais sur la façade de l'édifice,
les minuscules orifices coulissèrent et crachèrent des
milliers, des millions, des milliards de particules
noires avec une férocité invraisemblable. Régurgitée,
la matière obscure envahit l'espace, grouilla de toute
part dans les airs sous les yeux ébahis de Sonja. Le
débit gagna en puissance jusqu'à s'éteindre subitement
et, alors seulement, les fragments sombres, comme obéissant
à un ordre intangible, s'agglomérèrent pour former une
masse à l'image d'un démon terrifiant. Son oeil unique,
tourbillonnant, et sa bouche, révélés par l'absence
de particules, diffusaient une aura malfaisante dans
l'atmosphère. Les mouvements de ce monstre, si elles
pouvaient rappeler le rassemblement tourmenté des oiseaux
avant la migration, revêtaient ici un aspect malsain
et tellement néfaste que Sonja détourna son regard.
La bête en profita pour se jeter sur sa victime, prête à l'engloutir.
La
matière noire s'insinua dans sa combinaison, courut
le long de sa peau et la recouvrit entièrement avant
de la soulever de terre. La jeune femme poussa un long
cri déchirant, portant en lui la détresse de l'oubli
à venir. Elle était venue fouiller la mémoire d'une
civilisation disparue sans penser un seul instant que
cette mémoire était encore vive, tenace, dangereuse.
Le
capitaine du Lonesome et le médecin de bord regardaient
le corps de Sonja Dermille endormie dans le caisson
thermique de l'infirmerie.
– Au
regard de son état, vous croyez que l'on peut porter
du crédit à ce qu'elle raconte ? demanda l'officier.
– C'est
difficile à dire. Elle était en plein délire. Si vous voulez mon avis, je pense que son état de choc a altéré son jugement.
– Oui,
sans compter que nous n'avons pas retrouvé les corps
des autres membres de l'équipe d'archéologues.
– Avez-vous une idée de ce qui a pu lui arriver ?
– Non,
aucune. Une chose est sûre. Ils n'étaient pas à l'emplacement
qu'elle nous a indiqué. Je laisse le soin à d'autres
de résoudre cette énigme. En tout cas, elle a eu de
la chance que l'Académie nous envoie pour lui venir
à en aide.
Les
deux hommes observèrent la jeune femme encore un instant
avant de s'éloigner.
Dans
le caisson, Sonja Dermille, les yeux clos, eut une quinte
de toux. De sa bouche s'échappa un nuage de petits grains
noirs.
Disposés à se reproduire.
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